•  

    6.2. : Reconnaître les organismes

     

    6.2.2. Les maladies : généralités

     

    maladies1.JPG

     

     

    Ce schéma nous permet de comprendre que toutes les maladies des plantes ne sont pas provoquées par les mêmes types de               ‘’ microbes ‘’.

    En fonction de l’organisme ou du micro-organisme qui attaque, le moyen de lutte sera différent et même parfois inexistant.

    Ainsi, les maladies physiologiques ne feront pas l'objet d'un traitement mais de préventions culturales ( protection contre le soleil ou le gel, arrosages corrects, tuteurage, opérations culturales comme le repiquage ou le pincement effectuées à temps, substrats adéquats, fertilisation réfléchie...). Il est également très important de ne pas confondre une maladie physiologique avec une autre car dans ce cas, on effectuerait un traitement phytosanitaire là où cela n'est pas nécessaire ( par exemple, traiter avec un insecticide une plante dont les blessures aux feuilles sont provoquées par la grêle et non par un insecte broyeur...).

    Les maladies virales ne peuvent se soigner par des traitements pesticides, là encore, la prévention restera le meilleur traitement, et en cas d'attaque par un virus, renforcer la plante attaquée ou combattre son vecteur seront les seules solutions.

    Les maladies bactériennes sont également difficile, voire impossible à combattre avec des pesticides; en effet, dans les cas classiques, l'utilisation d'antibiotiques est interdite car leur effet à large spectre sur l'environnement de la culture est plus néfaste que positif par le risque qu'ils représentent d'éradiquer de nombreuses bactéries utiles.

    En ce qui concerne les maladies cryptogamiques, de nombreux traitements efficaces existent; heureusement, ce sont les plus fréquemment rencontrées dans les cultures.

    Le diagnostic est dont extrêmement important afin d'éviter tout traitement inutile ou mal ciblé et ainsi la pollution inutile qui en découlerait.

    Tout bon horticulteur, quelle que soit sa spécialité, doit donc être en mesure de poser un diagnostic précis et de choisir le traitement approprié.

    Ce chapitre consacré à la protection des cultures vous aidera à poser ce bon diagnostic.

    Ce n'est cependant qu'après vous avoir expliqué dans les grandes lignes comment les différentes familles de parasites infectent les cultures et les bonnes pratiques concernant l'utilisation des pesticides, autant pour votre sécurité que pour la protection de l'environnement, que nous proposerons une liste imagée des principaux ennemis des cultures sous nos latitudes et des moyens dont nous disposons pour les éviter ou les combattre.

     

     

     


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  • 6.2. Reconnaître les organismes

     

    6.2.3. : Maladies : cryptogamiques

     

    On parle de maladies cryptogamiques lorsque la plante est attaquée par un champignon parasite mais nous savons que tous les            " cryptogames " ne provoquent pas des maladies.

    De la combinaison entre l'extériorisation visible d'un champignon parasite et la réaction du végétal attaqué résultent des symptômes qui vont permettre de déterminer une maladie ; par exemple : à la face inférieure des feuilles , pustules brunes disposées en cercles concentriques ( extériorisation visible d'un champignon appelé Puccinia pelargonii ) , et à la face supérieure , présence de taches décolorées jaunâtres ( réaction de la plante ) = ROUILLE ( définition de la maladie ) .

    On remarquera que la maladie ne porte pas le nom du champignon qui la provoque car sur d'autres plantes , les mêmes symptômes pourraient être provoqués par d'autres champignons ( cependant de la même famille ) les cryptogrammes phytopatogènes ( ennemis des plantes ) étant souvent fidèles à une espèce déterminée de végétal ; ainsi , la rouille du géranium sera provoquée par Puccinia pélargonii , celle du haricot par Uromyces appendiculatus , celle des primevères par Uromyces primulae etc.…Heureusement , les traitements ont des spectres d'action qui s'étendent en général sur des familles entières de champignons.

    Les champignons parasites des plantes sont formés de filaments très fins , plus ou moins ramifiés et enchevêtrés , sans feuilles ni chlorophylle que l'on appelle le mycélium et qui est composé de cellules accolées les unes aux autres .

     Infection-schem-mycelium.jpgL'ensemble du mycélium s'appelant " le thalle " , on défini le champignon comme un thallophyte .

     

    Comment les champignons parasites s'y prennent-t-ils pour infester les végétaux ?

     

    A: STADE LATENT PUIS FRUCTIFICATION

     

    Le mycélium est présent sur les chaussures d’un promeneur, sur une parcelle voisine ou encore   déjà dans les plantes , attendant des conditions favorables à son développement et à sa fructification ; au moment propice , ( chaleur et humidité réunies ) il " fabrique " un fruit :

    Soit de façon asexuée ( sans l'intervention des deux sexes ) en développent  l'une de ses cellules en un petit sac de spores ( sporanges, 'graines' ).

    Soit de façon sexuée , en rencontrant un autre mycélium , ou en " faisant " se rencontrer deux cellules de sa propre structure qui se seraient transformées en mâle et en femelle ( explication très sommaire  ! )

    La différence entre les deux types de fructification réside dans le fait que les spores issues de la reproduction sexuée sont beaucoup plus résistantes que les autres et peuvent attendre sur le sol ou les plantes pendant une période beaucoup plus longue des conditions favorables à la germination ; ce sont en général celles-là qui passent l'hiver dans le sol en attendant les cultures de printemps .



     

    B: DISSEMINATION

     

    Les petits sacs s'ouvrent , libérant les spores qu'ils contiennent ; celles-ci sont alors disséminées de différentes manières ( vent , eau , insectes etc. ) et donc acheminées sur une plante hôte dans le meilleur des cas ( du moins pour le champignon ! ) ou sur un support non convenable , dans lequel cas seule les spores issues de la reproduction sexuée seront en mesure d'espérer être transportées plus tard dans un milieu plus favorable .

    Infection-0-dissem.jpg 

     



    C: INFECTION

     

    La spore à présent posée sur le végétal va devoir germer et ,en général pour cela , chaleur et humidité doivent être réunies .   

    Infection 1                                                                            

     

     

     

     

     

       




      infection 2

     

     

     Développement de l'hyphe, sorte de ' tube germinetif ' du champignon

     

     

     

     

     

     

     infection 3

     

     

     

    Pénétration de l'hyphe dans une cellule de la plante hôte

     

     

     

     

     

     infection 4

     

     

     

    Développement d'un haustorium qui consomme la production de la cellule pour permettre au mycélium de se développer





                                      

    infection 5

                                                           

    Ramification du mycélium entre ou à l'intérieur des cellules

    (selon le champignon ) provoquant une réaction de la plante; ici, tache brune à la face supérieure de la feuille

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     


                                                                                                                 

    D: INCUBATION

     

    Le mycélium va envahir la partie de la plante hôte qu'il vient d'infecter



     

    E: ECLOSION

     

    Le mycélium ,  bien installé va se reproduire comme expliqué en "1" , mais cette fois , des centaines de spores ayant été disséminées , on verra apparaître la maladie , les symptômes n'étant clairement visibles qu'à ce stade . De par le développement important ( et donc de la consommation en rapport ) des mycéliums , les organes attaqués vont présenter des modifications morphologiques anormales ( dessèchement , enroulement , boursouflures etc..) . De par les nombreuses fructifications des  champignon bien développés et bien nourris , vont apparaître des concentrations importante de " sacs à spores " . Extériorisation du champignon + réaction de l'hôte = définition de la maladie !

    infection 6

    Et retour à la dissémination.


    Pour que le scénario que nous venons d'étudier puisse avoir lieu , plusieurs facteurs sont cependant nécessaires :

     

    • Présence de spores ou de mycéliums latents ( en attente ) ou d'amas mycélien  ( parfois le mycélium se " recroqueville " sur lui même pour mieux résister ) aux abords de la culture .
    • Présence de plantes hôtes susceptibles d'accueillir le champignon.
    • Fragilité des plantes et agressivité suffisante du champignon
    • Conditions climatiques favorables ( température et humidité ).


    Lien vers une leçon sur les champignons supérieurs

     

     


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  • 6.2. : Autres ennemis potentiels des cultures


    6.2.1. Les mollusques

    limace-ok.jpg

    Bien connus de tous , les mollusques et en particulier les limaces occupent une place de choix parmi les " dévoreurs " de végétaux . N'hésitant pas à attaquer en groupe par temps humide , les limaces peuvent détruire des parcelles entière de jeunes plantes en une seule nuit .

    On en trouve d'un peu toutes les tailles ( de un à huit cm ) et d'un peu toutes les couleurs ( orange , brune , grise , noire , beige , tigrée … ) .

    Celle qui occasionne le plus de dégâts en jardinage est la " limace horticole " de couleur noire et qui mesure entre deux et quatre centimètres . En ce qui concerne l'agriculture , la " loche " de couleur grise et mesurant entre trois et six centimètres peut provoquer de sérieux dommages en céréales et prairies .

    La reproduction des limaces est sexuée et même bisexuée puisque celles-ci sont hermaphrodites et possèdent les deux sexes sur un même individu.

    L'appareil buccal s'appelle la râpe ou " radula " .

    Bien que nous ne soyons pas dans le chapitre des traitements, il est tout de même important de souligner que les traitements chimiques contre les limaces sont extrêmement toxiques pour le reste de la faune !

    ( en savoir un peu plus sur les limaces )


     



    6.2.2. : Les nématodes

     

    nematode.jpg

    Ces vers ne sont pas des larves de mouches , mais des organismes adultes .

    Certains nématodes ( ou anguillules ) sont des ennemis jurés des horticulteurs et agriculteurs ; d’autres sont des parasites du monde animal, d’autres encore sont très utiles ( par exemple contre les limaces ! ).

     

    Les nématodes phytophages sont capable de détruire des surfaces impressionnantes de culture en peu de temps et de plus  peuvent amener dans les végétaux attaqués des virus dont ils sont parfois porteurs.


    Ils ne mesurent pas plus d'un millimètre et sont pratiquement transparents , ce qui les rends invisibles à l'œil nu ( sauf quand ils forment des kystes sur les racines , forme dans laquelle ils gardent leurs œufs qui peuvent ainsi survivre très longtemps en attendant les conditions idéales d'infestation ).

    Leurs dégâts se traduisent par un arrêt brusque de la végétation dans des zones plus ou moins étendues au milieu des cultures suivit d'une dégénérescence du végétal attaqué aboutissant en fin de cycle à sa mort par épuisement . On pourrait dire que le nématode est un piqueur-suceur élaboré puisqu'il pique les poils absorbants des radicelles de l'hôte , y injecte un suc digestif et réaspire le tout comme de la limonade à la paille , provoquant ainsi un sérieux affaiblissement et laissant des plaies ouvertes utilisables par les champignons  bactéries  et virus .

    Les nématodes affectionnent plus particulièrement les grandes cultures comme la betterave sucrière ou le blé  mais il n'est pas impossible de les voir s'attaquer à une surface engazonnée.

    Il est à signaler que pour être " inquiétant " , le nombre de nématodes doit être élevé et lorsque la présence en est détectée , on peut faire pratiquer un comptage en laboratoire . Si le seuil d'alerte n'est pas encore atteint , un traitement avec certains produits de vente libre peut parfois suffire à en enrayer la pullulation .

    Une humidité réduite du sol diminue également la mobilité de ces parasites .

    ( un peu plus sur les nématodes )

    ( nématodes à kyste )

     


     

    6.2.3. : Animaux sauvages, gibier, rongeurs...


    Les animaux sauvages et le gibier peuvent occasionner de gros dégâts dans certaines cultures et particulièrement en terrains de golf, pépinières ou sapins de Noël pour certains d’entre eux.

    Les sangliers peuvent ravager complètement de grandes surfaces de gazon ; les cervidés peuvent consommer l’écorce d’arbres ou les têtes des jeunes sapins ; les lapins peuvent brouter certaines plantes des massifs et également l'écorce.

    La politique des horticulteurs, golfs et autres cultivateurs étant généralement basée sur la protection de la nature et donc de la faune, on essayera dans la mesure du possible d’éviter ces attaques en clôturant sérieusement les zones sensibles ou en installant régulièrement des répulsifs.

    Les taupes sont des animaux utiles puisqu’elles consomment des insectes, parfois nuisibles ( larves de tipules, de hannetons…) ; elles ont cependant ce gros défaut de protéger leurs galeries de la pluie par de gros monticules de terre ; il est malheureusement parfois nécessaire de les combattre.

    Les mulots et gros campagnols peuvent également occasionner de sérieux dégâts, principalement dans les jeunes plantations dont ils consomment les racines ( hêtres, jeunes arbres isolés…) ; de plus, leurs galeries peuvent dégrader la surface des greens ou des tees ; ils sont généralement chassés avec des pièges spécifiques.

     



    6.2.4. Animaux domestiques


    Certains animaux domestiques, principalement les chiens, représentent un danger pour les végétaux ; leurs urines sont radicales pour certaines espèces.


     



    6.2.5. Humains


    L’homme peut être un grand ami de la nature mais aussi son pire ennemi ; ce débat est récurant et nous l’éviterons pour l’instant .

    Soyons simplement conscients qu’il faut aimer et respecter la nature.

    pollution_en_chine-copie-1.jpg


     



    6.2.6. : Les plantes adventices


    Une plante adventice est un végétal se trouvant à un endroit où il n’est pas désiré.

    Il peut s'agir d’une plante sauvage au milieu d’un massif, d’une dicotylédone dans une zone ou l’on ne désire que des graminées et même d’une graminée se développant dans un gazon où on ne la désire pas.

    De nombreux moyens existent pour combattre les mauvaises herbes ; des pratiques culturales et mécaniques aux traitements herbicides de toutes sortes.

    Pour bien les utiliser, il est nécessaire d’être capable de différencier les végétaux acceptables de ceux qui ne le sont pas dans une zone donnée.

    Comme pour les  arthropodes et maladies, un long chapitre sera dédié à la reconnaissance et à la lutte contre les adventices.

     

     

     


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